Le plus gros drone au monde vient d'être dévoilé et pourrait bientôt mettre des satellites en orbite

Aevum, une startup discrète, combative et ambitieuse, a dévoilé mercredi 2 décembre le plus gros drone du monde. Appelé Ravn X, ce véhicule entièrement autonome mesure 24 mètres de long, a une envergure de 18 mètres et fait 5 mètres de haut. Ce n'est pas le plus grand drone par sa taille — les ailes du MQ-4C Triton de Northrop Grumman s'étendent sur près de 40 mètres. Mais le Ravn X gagne sur la masse, avec un poids de 25 tonnes si l'on inclut la fusée censée sortir de son "ventre" en plein vol pour lancer un satellite dans l'espace.

Malgré sa taille et sa mission inhabituelles, le drone n'est pas si différent d'un avion standard. Il vole comme un avion de ligne, et utilise le Jet A, un carburant très courant à base de kérosène, explique Jay Skylus, le PDG et fondateur d'Aevum. "Nous n'avons pas besoin d'un site de lancement. Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'une piste d'un kilomètre de long et d'un hangar", explique Jay Skylus à Business Insider US. Même les petits aéroports commerciaux ont des pistes qui répondent facilement à cette exigence.

Aevum a travaillé sur le projet pendant environ cinq ans dans son siège improvisé : une ancienne usine textile devenue un incubateur technologique en Alabama, aux Etats-Unis. Jay Skylus a déclaré avoir réfléchi au concept une décennie auparavant, alors qu'il passait d'une startup spatiale à l'autre après avoir travaillé pour la NASA. Après avoir été déçu par les approches qu'il a vues et la résistance aux idées nouvelles, il a réussi à obtenir un peu de financement et s'est mis au travail avec quelques collègues spécialisés, comme lui, en aérospatiale.

Une fois que le Ravn X a atteint la bonne position, la bonne vitesse et la bonne altitude, sa fusée à deux étages est larguée puis s'enflamme en une demi-seconde avant de lancer une charge utile d'environ 100 kg en orbite terrestre basse. L'approche est similaire aux systèmes de fusées à lancement aérien développés par Virgin Orbit et Pegasus, même si Jay Skylus affirme que la version sans équipage d'Aevum est plus efficace, plus rentable et plus entreprenante.

Aevum présente un "nouveau paradigme d'accès à l'espace", a déclaré son fondateur. "Il y a maintenant le lancement au sol, le lancement aérien et le lancement autonome."

Un lancement autonome dans l'espace en 180 minutes
Plus de 100 startups comme Aevum espèrent à l'avenir dominer l'industrie des petits lancements, ou des fusées capables de placer en orbite des charges utiles pesant moins de 500 kg. Le marché a connu un essor fulgurant ces dernières années avec la réduction de la taille et l'augmentation des performances de l'électronique, ainsi qu'une soif croissante d'images spatiales, de services de données, etc.

Mais l'avantage non-négligeable qu'à Aevum sur ses concurrents, c'est la bénédiction et le financement de l'armée de l'air américaine. L'année dernière, le ministère de la Défense a confié à Aevum le lancement d'une nouvelle mission appelée Agile Small Launch Operational Normalizer 45 (ASLON-45) pour 4,9 millions de dollars (4 millions d'euros). L'objectif est de faire voler de petits satellites expérimentaux capables de détecter les lancements de missiles ennemis.

Aevum a décroché le contrat en partie parce que la société affirme qu'elle peut prendre en charge un petit satellite et le mettre en orbite dans les trois heures, si nécessaire — une tâche qui prendrait généralement des mois à réaliser. Selon Jay Skylus, des années de développement intensif de logiciels ont permis d'automatiser la plupart des tâches administratives nécessaires au lancement, au profilage de la mission, à l'intégration de la charge utile, etc. En conséquence, Aevum n'a selon lui besoin que d'environ 10 % du personnel généralement requis pour le lancement des fusées.

"Nous ne sommes pas seulement une société de lancement — je ne saurais trop insister sur ce point", a-t-il déclaré.

Le lieutenant-colonel Ryan Rose, chef du centre des systèmes spatiaux et de missiles de la base aérienne de Kirtland (Nouveau-Mexique), a rendu visite à Aevum cette semaine au centre de lancement du port spatial Cecil à Jacksonville, en Floride.

"Je suis ravi de voir l'innovation et la réactivité de nos partenaires de l'industrie des petits lanceurs pour répondre aux besoins émergents des armées", s'est-il réjoui dans un communiqué de presse d'Aevum. "La force spatiale américaine s'associe de manière proactive avec l'industrie pour soutenir les objectifs de supériorité spatiale des États-Unis. Il est essentiel de disposer d'une industrie américaine robuste offrant une capacité de lancement réactive afin de répondre aux menaces futures".

Aevum et l'US Air Force espèrent faire décoller ASLON-45 d'ici la mi-2021.

"Il n'y a vraiment aucune raison pour nous de ne pas être prêts. ASLON-45, comme son nom l'indique, est une mission agile. Ce que nous essayons vraiment de montrer, ce n'est pas que les petits lanceurs peuvent placer des appareils en orbite — Rocket Lab le fait déjà", a déclaré Jay Skylus, en référence à la petite société de lancement néo-zélandaise qui a récemment effectué sa seizième mission en orbite.

"Ce que nous prouvons, c'est l'agilité, la flexibilité, la réactivité et l'efficacité opérationnelle", a-t-il expliqué. "C'est une toute nouvelle architecture, et un tout nouveau lanceur qui n'a jamais été conçu."

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